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Devant moi... Au fil du temps
11 janvier 2009

Lettre du passé ~ Episode 5

Suite du jeu d'écriture Mystério, "La lettre du passé" proposé par Entiqueta -  L'épisode précédent est ici.


Ma chère petite princesse du bonheur,

Comme tu vas me manquée, comme ton absence me sera difficile à supporter, impossible à combler. Combien de fois vais-je regretter, avoir des remords de ne pas t'avoir emmenée avec moi. Comme tu vas me maudire de t'avoir abandonnée dans cette vie, avec lui, avec eux, seule parmi tous, seule sans moi pour veiller sur toi…

Mais je n'ai pas d'autres choix ma petite princesse du bonheur. Ma vie m'est devenue trop douloureuse, insupportable… Mon existence n'a plus raison d'être… Malgré ta douce présence quotidienne auprès de moi… Tu es là, tu es tout pour moi, mon rayon de soleil dans cette vie sans intérêt, fade et insignifiante. Je n’ai plus la foi. Je n’ai plus le courage, ni la force de combattre comme je l’ai fait depuis le premier jour, lors de ta venue au monde. Ton regard, si lumineux, illuminait un peu plus chacun de mes jours, ton sourire emplit d'innocence m’apportait le réconfort dont j’avais tant besoin, tu m’avais redonné l’espoir. Et puis, plus les années passent, plus le découragement m’accable, le désespoir m’envahit. Je te vois grandir, inconsciemment t’éloigner, partir… Bientôt l’énergie que ta présence m’apporte, va se tarir.

N’as-tu jamais ressenti ce vide dans ta vie ?

N’as-tu jamais connu ce manque inexplicable pour lequel on ne sait plus que faire afin qu’il disparaisse ?

Je ne pourrai le supporter une seconde fois. Je préfère partir pour un ailleurs, supposé meilleur. Y retrouver là bas, le bonheur, la douceur, les splendeurs d’une existence sans heur, intense, immense. Dans cette immensité, je n’ai pas le droit de t’emmener, pas le droit de t’enlever…

Ne me maudis pas, ne laisse pas la haine habiter ton esprit… Je t'en supplie ma petite princesse.

Sache que je t’accompagnerai toujours. Ce lien d’amour, de complicité qui nous a unis durant ces dix années ne s'étiolera jamais, malgré la séparation, l’absence et les distances.

Tu le sais n’est-ce pas ?

Tu l’as continuellement ressenti. Comme moi tu l’as toujours su. Rien ne nous séparera, pas même la vie. Et c’est la mort qui nous réunira un court moment. Lorsque tu auras entre tes mains cette lettre, ton père ne sera plus et il n’y aura plus d’obstacle entre nous… Nous serons à nouveau réuni, un instant, un court instant, mais un instant de plus à partager ensemble. Juste le temps de te confier mon secret, ce secret qui n’aurait pas dû en être un si… Si j’avais su écouter une autre voix que celle de la sagesse et de la soumission. Le remord hante mes jours et mes nuits, tous ces jours perdus où je suis restée près de lui, tout en te préservant de lui, ton père, l'indésirable.

Ce lien, que j’évoquais et qui nous unissait, qui nous unit je pense encore maintenant malgré le temps, c’est l’amour. L’amour le plus pur, le plus intense qu’il soit donné de vivre. Il nous a réuni, cet homme et moi… Il est en toi depuis ta naissance.

Ma sœur l’avait compris. Elle l’avait deviné. Elle avait su le lire dans mes yeux lorsque j’avais fait sa connaissance, chez elle. J’étais déjà fiancée à l’époque. Elle a su le préserver de la calomnie. Elle m’a aider, elle nous a aidé à fuir, à nous enfuir vers un ailleurs où nous pourrions vivre enfin, ensemble, lui et moi. Lui qui n’a pu te prendre dans ces bras que tout à l'heure lorsque tu es venue nous rejoindre près du lac ; j’ai failli renoncer une nouvelle fois à tout
Le jour de notre départ pour toujours…

J’espère que tu comprendras. J’espère que cette découverte ne sera pas le point de rupture, que cette vérité mise au grand jour ne brisera pas le lien qui nous a unis jusqu’à présent. J’espère que tu ne vas pas me haïr, te dire que je t’ai égoïstement abandonnée, lâchement…

Tu es le fruit de l’amour, tu dois le rester. Il ne faut pas que tu puisses subir le délabrement de mon âme, voir la dépression devenir l’amie envahissante de ma vie et surtout de la tienne, affronter mes humeurs de schizophrène en mutation. L’amour se doit d'être préserver de cette déchéance mentale qui me guette et je sais qu’il le sera auprès de ma sœur, qu’elle veillera sur toi aussi bien que je ne l’aurait fait, sinon mieux, elle et son mari lorsque je serai plus là. Elle me l'a promis.

Je dois partir maintenant. L’avenir auprès de l’homme que j’aime m’attend, le tien aussi. Tu ne le sais pas encore mais il le sera, il viendra lorsqu’il sera temps. Ouvre ton cœur à cet instant. Ne fais pas comme moi. N’écoute pas la voix de la raison, écoute seulement celle de la passion.

Je t’aime, je ne t’oublierai jamais ma chère petite princesse du bonheur.

Ta mère meurtrie par le chagrin de devoir te laisser.


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Commentaires
E
Dieu que c'est triste!
H
Chère Cassandrali, ta "lettre du passé est somptueuse et haletante. J'aurais pensé que la partie ci-dessus était la dernière, tellement je la trouve romantique...<br /> Alors j'attends la suite avec impatience!
M
J'en était sûre que cet homme était son père.......à quant la suite?<br /> <br /> Bonne journée <br /> Amicalement
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