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Devant moi... Au fil du temps
3 janvier 2007

~° Rien n’est impossible - 4 °~

Les épisodes précédents

 

Mikolaj baisa la tête. Rose sentit la tristesse et l’angoisse monter en lui. Elle le prit dans ses bras tout de suite afin de le réconforter avant même que les larmes ne viennent humidifier son visage.

- Dis moi, Mikolaj, tu dois certainement avoir faim. Si on allait manger quelque chose ? Cela nous ferait du bien à tous les deux. T’as faim, n’est-ce pas ?

L’enfant hocha la tête.

- Je n’ai rien mangé depuis hier.

- Oooh, tu dois être affamé alors !!! Allez hop, debout grand garçon !!! On y va, montre moi ta cuisine, je vais te préparer un vrai festin !!!

 

Tenant la main de Rose, Mikolaj l’entraîna en dehors de la chambre ; tout deux se dirigèrent vers la cuisine. C'était une pièce sombre malgré la fenêtre donnant sur une cour, comportant au centre un grand arbre. Sous la fenêtre, un évier posé sur un placard à deux portes. A sa gauche, une porte vitrée donnant certainement sur la cour, puis une cuisinière à charbon qui lui rappelait celle de sa grand-mère. Sur l'autre pan de mur, un vieux bahut en bois à trois portes, pas vernis, à peine ciré et recouvert d’une légère pellicule de poussière, tout comme la table se trouvant au centre de la pièce, entourée de quatre chaises. Elle ne vit aucun frigidaire, ni aucun autre appareil électrique. Cette maison était ancienne comme tout le laissait à penser, mais à ce point…

 

Elle se sentit très mal à l'aise, une étrange sensation s'empara d'elle, un doute, une inquiétude. Ses pensées se bousculaient.

« Où était-elle ?

Que faisait elle ici dans cet endroit inconnu ?

Qui était ce gamin ?

Où était ses parents, sa mère puisqu’il ne parlait que d’elle et pas de son père ?

Pourquoi ?

Pourquoi en l’espace de quelques heures, s’est-elle retrouvée ici ?

Mais où ?

Où suis-je ??? »

Ses questions raisonnaient dans sa tête et restaient sans réponses. Elle n’osait pas en parler à Mikolaj, elle se doutait que son inquiétude ne ferait qu’amplifier la sienne. Elle devait trouver ses réponses seule, toute seule mais ne savait pas par où commencer.

« Où suis-je ?

Qui est-il ?

Que fais-je ici ?

Pourquoi ?

Où suis-je ?

Qui est-il ? »

Toutes ses questions n’arrêtaient pas de tourner, de se retourner dans sa tête, tel une valse ; valse des interrogations tournant, tournoyant, tourbillonnant, s’affolant… Elle fut prise d’un léger malaise. Portant sa main à sa tête, elle eu juste le temps d’avancer jusqu’à la table et s’asseoir sans défaillir.

 

- Rose ? Rose… Cà ne va pas ?

- Si, si. Excuse-moi. Un petite malaise mais c’est juste la faim… Lui dit-elle en masquant ses craintes et en reprenant ses esprits. Allez, dis-moi ce que tu as de bon chez toi afin de savoir ce que je vais bien pouvoir te préparer.

- Euh… Ben… Tu sais, je crois que Maman est partie, elle n’a pas du laisser grand-chose dans le garde manger… Je vais voir.

Rose regarda, les yeux écarquillés, sortir l’enfant par la porte vitrée. Cette porte donnait en fait sur une sorte de remise, très sombre. Au bout de quelques minutes, l’enfant réapparu les bras chargés. Rose s’empressa de lui ouvrir la porte. Mikolaj déposa sur la table un pot de lait bien rempli, un bol de fromage frais ressemblant à du fromage blanc. Il retira de ses poches quatre œufs et un morceau de lard enveloppé dans un torchon.

- Et bien Mikolaj, on dirait que ta maman avait prévu le coup.

 

Mais Mikolaj, ne répondit pas. Si le garde manger était plein, cela voulait dire que sa mère ne devait pas s’absenter… Où alors, c’était qu’elle allait bientôt revenir et qu’elle lui avait préparé ces provisions de nourritures pour subvenir à ses besoins, le temps de son absence. Elle allait revenir, elle va revenir dans peu de temps… Il en était persuadé et cette pensée le mit de bonne humeur, lui redonna de l’entrain.

Il se dirigea vers le bahut, ouvrit la première porte et en sortit un pot de confiture, un bocal en porcelaine, une boule de pain enveloppée dans un torchon. Il alla déposer le tout sur la table. Il retourna vers le meuble, ferma la porte et ouvrit la porte suivante. Il en sortit deux bols, deux assiettes qu’il posa sur le bahut. Il referma la porte puis ouvra la dernière. Il en sortit une cafetière et une casserole moyenne en aluminium qu’il empila sur les assiettes. Il referma cette porte, puis tira un tiroir, en récupéra deux petites cuillères et un grand couteau. Il poussa le tiroir et déposa les couverts dans la casserole. Il attrapa la pile, mais avant même qu’il ne puisse s’en emparer, Rose qui jusque là le regardait exécuter cette scène de la préparation de la table, vint à son secours, craignant une chute.

 

- Attends Mikolaj, je vais t’aider. Prends les bols.

- Non, je veux le faire. Je veux mettre la table !

- D’accord, y a pas de problème. Je te porte juste çà et je te laisse faire le reste.

- Tiens, çà je te laisse faire, je ne sais pas le faire. Lui dit-il en tendant la cafetière et le pot en porcelaine.

Rose sourcilla car elle n’avait jamais eu l’occasion de préparer un café avec cet ustensile. Elle avait bien vu son grand-père le faire lors de vacances passées chez lui dans son enfance, mais à cette époque, elle n’avait pas le droit d’y toucher. Elle attrapa la cafetière, l’ouvrit et constata qu’à priori, toutes les pièces étaient bien là. Elle retira la première et alla remplir l’appareil.

 

- Tu bois du café Mikolaj ?

- Juste un peu avec mon lait. Mais tu sais, il ne faut pas en faire de trop parce que le café, c’est très dur d’en avoir en ce moment et c’est très cher.

- A bon, bafouilla-t-elle tout en le regardant très étonnée.

Elle tourna le robinet et laissa couler l’équivalent d’un bol. Elle retourna vers la table et son regard se posa sur le pot de confiture. Une date avait été notée soigneusement à la main sur l’étiquette collée, vraisemblabement sa date de fabrication. Rose pu la lire : « Août 1939 ».

 

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