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Devant moi... Au fil du temps
13 février 2008

° Plaisirs des sens - 4 ~ The End °

Les épisodes précédents.

Doucement, il lui déplaça la main au dessus sa tête, attrapa la seconde afin de les joindre et de les lier avec l'un des rubans des petits sachets de chocolats. Il prit un morceau de gingembre confit qu’il trempa dans le miel avant de le porter aux lèvres de la belle. Elle entrouvrit ses lèvres, caressa avec sa langue la sucrerie, voluptueusement, puis avec gourmandise, fantasmant sur une toute autre friandise…

Un, puis deux, puis trois… Pour elle, pour lui, puis elle, puis lui… Jusqu'au moment où il décida de passer à d'autres amusements, différents, très différents.

« Aie !!! »

Une douleur, puis une autre et encore une autre… des coups de fouets portés sur ses cuisses, interrompant ainsi ces échanges si sensuels. Elle se tordit sous la douleur des coups infligés et se recroquevilla sur le côté. Il venait de la frapper avec les brindilles du bouquet offert, sur lesquelles des carrés de miroir étaient fixés ; elle en avait reconnu la dureté et la fraîcheur. Pensant qu'il avait bien médité son coup avec ce bouquet "empoissonné", elle n’osa montrer plus son désaccord par crainte qu’il ne la maltraite davantage. Elle ne supportait pas la douleur, quelle qu’elle soit et avait tendance à crier à la moindre blessure ou à perdre connaissance lorsque celle-ci était trop intense. Elle sentit l’homme effleurer sa cuisse à l’endroit  même où il venait de la frapper, sa main arriva jusqu’à ses lèvres :

« Lèche » lui dit-il fermement.

C’était du sang…

L’inconnu l’avait égratignée en la frappant avec les brindilles et les tiges épineuses des roses.

« J’suis tombé sur un pervers...» pensa-t-elle. « J’espère que çà n’ira pas plus loin… Je ne pense pas pouvoir supporter cela bien longtemps… »

Mais sa phrase à peine terminée, un frisson traversa son corps de part en part. Parti du creux de ses reins, remontant sous un sein, en traçant son arrondi, oscillant entre ses seins. Chaque effleurement électrisait son corps. Ce n’était pas une réelle douleur, mais une caresse lui procurant une sensation assez désagréable qu’elle se devait de contenir. Elle savait qu’à la moindre nouvelle plainte ou geignement, il poursuivrait sa torture en en augmentant la durée.

Avec les plumes du fameux bouquet, il reprit son voyage d’exploration, poursuivant sa progression en dessinant des cercles sur l’autre sein, en effleurant le mamelon jusqu’à le sentir se durcir, se dresser comme pour mieux l’accueillir, lui le tortionnaire, mieux le séduire, mieux l’envoûter. Vengeance du corps sur l'esprit de l'homme. Peu à peu, laissant son âme se libérer de ses inquiétudes, son corps s’abandonner à la douceur des plumes se déplaçant lentement, en frôlant chaque partie même la plus intime, appréciant chaque frisson, elle laissa s’exprimer son corps, s’emportant dans de légers mouvements de va et vient, d’ondulations, de cambrures, tout en laissant s’échapper des petits gémissements…

Malgré l’excitation de ce corps totalement soumis à ces désirs, l’inconnu réussit à gérer ses propres pulsions, à résister à la tentation d’offrir à ce corps en attente, toutes les caresses, les baisers, les étreintes qu’il était en droit d’espérer à cet instant. Il savourait son triomphe, il avait réussit à déposséder la belle de tout contrôle de son être. Elle n’attendait, n’espérait plus qu’une chose : qu’il vienne à elle, que leur deux corps s’unissent dans une même transe, assouvissent ensemble un même plaisir, à en perdre haleine, à en épuiser toutes leurs forces jusqu’à la jouissance extrême.

Mais l’inconnu, si placide, si imperturbable habituellement dans l’accomplissement des fantasmes de ses compagnes d’un soir, se laissa prendre inexplicablement à son jeu de la séduction. Il s’arrêta :

« Ce corps est une vrai splendeur » pensa-t-il.

Il se surprit à admirer la jeune femme, à aimer ses formes, à apprécier ses plaintes, à s'enivrer de ses odeurs.

Des femmes, des corps, des rondeurs, des parfums, il en avait visités beaucoup mais jamais, en pareille circonstance, il n’avait été autant troublé. Il n’était plus en mesure de poursuivre sa mission dans ces conditions. Lorsque l’ombre d’un sentiment, si petit soit-il, embrouille son esprit, il se doit de renoncer afin de se préserver. Sa décision était prise, il devait tout arrêter, maintenant, tout de suite.

Allant pour dénouer les liens de la belle et ainsi la libérer, il aperçu des perles de miel éparpillées sur son buste, dans son cou, sur ses joues, sur ses lèvres. N’y résistant pas, il se pencha au-dessus de son visage et lécha les gouttes de miel sur les joues. S’approchant de ses lèvres, il sentit le souffle chaud de sa respiration s’accélérant, se disperser sur son visage, l’envahir d’une divine chaleur et d’une exquise excitation. Exacerbé, il ne pu se contrôler plus longtemps. Leurs lèvres finirent pas s’unir craintivement, puis passionnément. Il glissa sa tête entre ses seins, les embrassant un à un, les caressant, en savourant la douceur, s’enfouissant en leur creux comme pour mieux si perdre.

Sans le savoir, elle avait retourné la situation. En acceptant sa domination sans sourciller, en s’offrant à lui sans aucune résistance, elle l’avait réussi à le faire fléchir. Elle venait de gagner, il venait de perdre. Il avait même perdu beaucoup plus qu’elle ne pouvait l’imaginer car pour la première fois une femme, cette jeune femme, venait de lui procurer un sentiment qu’il n’avait jamais éprouvé jusqu’à présent : celui d’aimer, tel un coup de foudre survenant au détour d’une rue, en croisant un regard. Elle avait pénétré son esprit avant même que leur deux corps ne s’unissent.

Il lui retira ses liens, dénoua le foulard sur ses yeux, puis la souleva dans ses bras. Les yeux dans les yeux, il la porta jusque dans la chambre, la déposa délicatement sur le lit et l’abandonna un court instant afin d’aller fermer la porte de la pièce pour protéger leurs tendres ébats, des regards indiscrets.

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Commentaires
E
Une fin à la hauteur des trois autres épisodes! <br /> J'ai relu tout cela avec beaucoup de plaisir!
P
Je viens de lire ton plaisir des sens, et bien je la trouve courageuse la demoiselle.<br /> Et c'est très sensuel, merci pour ce plaisir.<br /> Bises.
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