Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Devant moi... Au fil du temps
29 août 2007

Comme un murmure sur l'oreiller

Atelier d'écriture " Les Impromptus Littéraires "

Thème de la semaine du 20/08/07 au 26/08/07 - " Comme un murmure sur l'oreiller "

Après une semaine d'amour profond et dévoué, nous vous proposons cette semaine de nous livrer un secret resté sur les têtes de lit. Une histoire coquine, c'est à dire amusante ou à caractère érotique ayant pour thème Comme un murmure sur l'oreiller.

Bâillonnez la pudeur, sortez vos souvenirs tendres ou imaginez ce qui vous siérait le mieux dans de tels moments. Laissez libre cours aux possibilités du désir et faites-nous découvrir ces mots d'amours laissés dans la chambre à coucher.

~ ° o O o ° ~

- Pfffff… C’est franchement du n’importe quoi !
- Comment ?
- C’qui dise dans cette pub à la radio !
- Et bien quoi ?
- Ben, c’est nul ! « Je voudrais que tu saches que j’ai perdu, tout le temps passé à ne pas t’aimer » Faut être totalement niais pour sortir un truc pareil à une fille !
- Tu trouves ? Moi j’aime bien… J’trouve que c’est une jolie façon de déclarer sa flamme à quelqu’un… C’est poétique… Romantique…
- Wouais, c’est bien ce que je dis : c’est nul ! Il aurait plus vite fait de dire « Tu me plais, veux-tu sortir avec moi » C’a l’mérite d’être clair comme ça.
- Wouais mais c’est un peu… Brutal… Ça, manque de tendresse…

- Bon, on s’bouge ? On n’va pas passer l’après-midi ici à essayer tous ces matelas. En plus, les vendeurs commencent à nous regarder de travers !
- Attends… Ajouta-t-elle en retenant sa main.
- Quoi encore ? T’as choisi ?
- Non, mais… Tu saurais être romantique, tendre, un soir si je te le demandais ?
- Euh… Pfff…
Embarrassé et pris de court par la question de son amie Juliana, Romain ne sut pas quoi lui répondre. Un « non » franc, traduisant le fond de sa pensée sur le sujet, l’aurait blessée ; un « oui », même hésitant, l’obligerait à devoir prévoir une soirée dans un domaine où l’inspiration lui faisait défaut. Il attrapa l’oreiller sur lequel il s’était reposé quelques minutes auparavant et en assena un coup sur le visage de son amie.
- Tiens, voilà ce que je pense de ton romantisme, répondit-il d’un ton narquois.
Juliana ne s’attendait pas à cette réaction. Elle lui connaissait son caractère taquin et désinvolte sur ce sujet mais elle aurait souhaité entendre d’autres mots cette fois-ci. Son allusion au romantisme, elle l’avait faite en espérant qu’il relèverait le défi. Elle cacha sa déception, afficha un sourire et saisit l’oreiller sous sa tête, décidée à ne pas se laisser battre de la sorte.
- Tu le prends comme ça, hein… Tu vas voir ! Tiens, prends ça ! Et puis ça !
Les hostilités étaient lancées. Nos deux amoureux chahutaient gentiment à grands coups d’oreillers dans le magasin de literie, sous les yeux ébahis et scandalisés de certains clients, tandis que d’autres s’amusaient de la situation.
Le responsable du magasin, médusé se précipita vers le couple afin de mettre fin à leurs agissements. Juliana et Romain arrêtèrent immédiatement leur jeu puéril. Ils regardèrent l’homme bedonnant et en sueur d’avoir couru, et ne purent s’empêcher d’éclater de rire. Excédé, il leur ordonna de quitter le magasin, ce qu’ils firent sur le champ en courant et en criant :
« Pauvre nase, on ira l’acheter ailleurs  notre lit ! »

Le soir même, allongés sur le matelas défraîchit de leur chambre, les corps dévêtus des deux amoureux se faisaient face. Juliana semblait rêveuse. Romain l’observait, cherchant un mot, un regard, une attention de la part de son amie. Il lui caressa doucement le visage avec le dessus de sa main, effleurant au passage ses lèvres entrouvertes. Une caresse emplie de tendresse, se voulant rassurante. Elle le regarda, sans rien dire, toujours évasive. Il rapprocha son visage du sien, frotta affectueusement son nez contre le sien en signe d’apaisement d’un conflit dont il supposait être l’auteur involontaire et qui ne se déroulait que dans l’esprit de Juliana. Puis, d’un ton apaisant, il déclara :
- T’en fais ma belle, nous aussi on l’aura notre lit… On aura le plus beau lit… Tel que tu le souhaiteras et s’il n’existe pas, moi, pour toi, je te le fabriquerai… Tu en vivras des heures de sommeil dedans. Tu t’y réveilleras encore engourdie par le manque de repos causé par nos nuits trop courtes, passées à se regarder, à se parler, à s’écouter, à se donner et à s’aimer… Tu y entendras nos espoirs, nos projets, nos regrets, nos aveux et nos promesses… Certainement que tu y pleureras, j’y pleurerai, nous y pleurerons ensemble. Nos larmes sur nos joues couleront sur les draps de ce lit qui les absorbera, comme pour mieux nous les faire oublier. Tu en savoureras des moments d’intense bonheur dans ce lit. Tu y succomberas aussi, dans les bras de Morphée ou dans les miens, sous mes caresses, mes baisers, mes griffures que je t’affligerai par le trop plein de plaisir que tu auras engendré à mon corps. A l’infini, pendant des années entières, ce lit sera notre nid douillet, notre cocon, pour toute la vie… Alors, je ne suis peut-être pas le romantique dont tu rêvais, ni même le prince charmant que tu espérais, mais je suis là, près de toi, pour toi… et sans toi, ce lit n’aurait aucune raison de se trouver ici.

Juliana était très émue et avait les larmes aux yeux. Jamais Romain ne lui avait parlé ainsi, d’ailleurs jamais aucun autre homme ne lui avait fait un discours si sentimental. Des « Je t’aime », oui bien sûr, rarement, mais cela lui était déjà arrivé… Mais une telle déclaration.
Elle sentit une intense chaleur envahir son corps, un besoin incontrôlable de le prendre dans ses bras pour le serrer très fort, l’embrasser et s’abandonner à lui.
Dans la chaleur moite de la chambre éclairée par une lumière tamisée, Juliana oubliant toutes ses craintes, laissa s’exprimer son corps. Langoureusement elle monta sur celui de son bien aimé, le couvrant de baiser au fur et à mesure de son avancée. Arrivée dans son cou, ses doux baisers se transformèrent en de petites morsures ayant pour effet de contracter son partenaire. Cette réaction ne faisait qu’attiser ses désirs et pulsions, tout comme le sentiment de domination qu’elle éprouvait et dont elle souhaitait profiter encore quelques instants.
Romain semblait se délecter de la situation malgré les douleurs infligées. Pour une fois il devenait l’objet du plaisir de sa belle et il l’appréciait. Il frissonna de plaisir lorsqu’elle vint caresser le lobe de son oreille avec sa langue, tout en laissant échapper un léger gémissement, puis recommençant en lui mordillant et en lui insufflant le souffle chaud de son expiration.
Exquises et enivrantes sensations…
Difficile de lui résister, de ne pas l’attraper puis la retourner pour enfin se libérer de toutes ces envies canalisées en soi, d’assouvir sa soif et de satisfaire l’appétence de ce corps féminin tuméfié par l’excitation et le désir.
Romain tenta de caresser les seins de Juliana, mais elle l’en empêcha en agrippant ses mains et en les maintenant. Poursuivant sa quête du plaisir, elle remonta jusqu’au visage son compagnon. S’approchant de ses lèvres, elle sentit sa respiration s’accélérer. Elle frôla ses lèvres, de gauche à droite, doucement, puis de droite à gauche… Emporté par ce va et vient, Romain entrouvrit ses lèvres désireux d’accueillir un baiser salvateur. Mais l’attente était trop longue, l’exaltation trop extrême. Exacerbé, il ne pu se contrôler plus longtemps.
Leurs lèvres finirent par s’unirent sensuellement, puis passionnément. Leur corps s'assemblèrent enfin, s’adonnant à de voluptueuses danses, s’intensifiant sous les rythmes ardents et incessants des « Oui, ouuuiii, OUUUUUiiiii… » et des « Encore, t’arrête pas… Oui, comme çà… T’arrête pas… », jusqu’à l’ultime jouissance… L’épuisement absolu.
A l’aube, comme un dernier murmure sur l’oreiller avant de s’effondrer de sommeil, ces mots susurrés à demi-mot, l’un pour l’autre, en chœur : Je t’aime…

Cette note chez Les Impromtus Littéraires

Publicité
Commentaires
E
Pfuff...ça n'existe pas en vrai! :-) mais c'est beau quand même.
Derniers commentaires
Publicité
Publicité