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Devant moi... Au fil du temps
15 octobre 2007

Le jardin du souvenir

17653657_pConsigne N°55 de chez Coumarine :

Alainx a depuis peu ouvert un blog dédié à la photo, à ses photos.

J'aime la plupart des photos qu'il nous montre là, elles sont pleines d'atmosphère et toutes, elles peuvent nous emmener sur des chemins d'écriture... Une visite sur ce blog s'impose, c'est ICI.

Vous verrez que de temps en temps il nous montre le "travail" qu'il fait pour aboutir à la photo finie [...] Le texte que vous écrirez finira (oui on change cette fois...) par :

Il lui donna solennellement les clefs de la maison...

~ ° o O o ° ~

& Voici ma version...

Le jardin du souvenir

Je me sens bien, envahie par une exquise sensation de liberté, de bien être, de quiétude…

Longtemps je me suis demandée ce qu’il adviendrait de moi le jour où…

Je n’y songe plus. Je n’en sais pas plus mais mon état de plénitude me libère de toutes craintes quand à ma destinée. Désinvolte, je me sens flotter dans les airs.

Longtemps j’ai hésité sur le chemin à emprunter le jour où…

Quelle serait ma destination finale. De la poussière devenue au fil d’un temps trop long, enfermée à tout jamais, j’ai espéré d’autres horizons. J’ai choisi…

Au confort de l’écrin de velours, j’ai préféré la rigueur de la terre généreuse.

Au sombre espace humide, j’ai désiré la chaleur de l’astre de lumière.

Au souterrain confiné, j’ai souhaité le vertige du souffle de l’air.

Parce qu’éprise de libertés, d’absolus infinis, sans cesse attendus…

« Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière. »

Après tout, ne le suis-je pas devenue juste un peu plus rapidement ?

Poussières de cendre, éparpillées dans la nature… Hier.

Les adieux dit, il les laissa s’échapper près des berges où nos regards se sont croisés au premier jour de notre histoire.

Une douce brise m’emporta. J’ai survolée l’escalier de pierre où il m’a demandée ma main, puis je me suis laissé entraîner jusqu’à la demeure qui fut la notre des années durant.

En suspension dans l’air, je le revis refermer doucement la porte, avec regret, comme pour tourner définitivement la page du passé ; mon passé, dont il ne lui restera plus que des bribes de souvenirs cachés tout au fond de son coeur.

Un inconnu s’approcha. Il lui serra la main, échangea quelques mots avant de contempler une dernière fois les lieux. Il retira la clef de la serrure & se tourna face à l’homme au long pardessus.

J’ai senti le vent se lever. Prise dans le tourbillon d’air qui m’éloigna de lui & me transporta vers la voie s’illuminant progressivement devant moi, je l’aperçus une dernière fois ; d’une main tremblante, il lui donna solennellement les clefs de la maison.

Cette note chez Coumarine

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Commentaires
L
Un très beau récit .je suis allée sur le site photos indiqué, j'apprécie beaucoup celles concernant la nature, elles entrent dans mon style
E
C'est beau. <br /> Je me suis demandé pourquoi cela me donnait le frisson, alors que ce n'est pas triste.<br /> Cela me ramène probablement aux jours qui ont suivi la mort de mon père, il y a dix ans. Je ne pouvais me défaire de l'impression qu'il était là et écoutait tout ce que je disais... et ça me donnait le frisson.<br /> <br /> Merci pour ce beau texte.
E
Talentueux et émouvant, remarquable plume, si légère et si riche en imagination.
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